Lima - Au moins quatre policiers ont été blessés lors d’affrontements qui ont éclaté mercredi soir près du siège du Congrès péruvien à Lima, selon la police, en marge d’une manifestation organisée moins d’une semaine après l’installation du nouveau gouvernement. Des milliers de personnes ont défilé à Lima, Arequipa, Cusco, ou Puno, pour protester contre la classe politique et dénoncer le crime organisé, face à une vague sans précédent d’extorsions et d’assassinats. Cette crise sécuritaire a précipité la destitution expresse de la présidente Dina Boluarte vendredi. Le président du Parlement péruvien, José Jeri, a repris la présidence du pays par intérim jusqu’en juillet 2026. Les manifestations s’intensifient depuis un mois, à l’appel notamment de la «Gen Z», un mouvement de jeunes manifestants qui se répand à l’international, identifiables au drapeau One Piece qu’ils brandissent - le manga le plus vendu de l’histoire, dans lequel le héros Luffy s’oppose à des groupes dominants. «Je pense qu’il y a un mécontentement général parce que rien n’a été fait (...) de la part de l’Etat», a indiqué mercredi à l’AFP Amanda Meza, travailleuse indépendante de 49 ans, en marche vers le Congrès. «L’insécurité des citoyens, l’extorsion, les assassinats commandités (...) ont considérablement augmenté», énumère-t-elle, tandis que la foule scande: «Pas un mort de plus!» La nuit tombée, certains manifestants ont tenté de renverser les barrières de sécurité installées à l’extérieur du Congrès, a constaté un journaliste de l’AFP. La police les a dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes et a chargé avec boucliers et matraques les groupes qui lançaient des pierres et des feux d’artifice en leur direction. Le général Oscar Arriola, porte-parole de la police, a fait état de quatre agents blessés évacués, déplorant «un degré élevé de violence, de dommages (...) et d’agressions contre les policiers», à la radio RPP. Il n’y a pour l’heure pas de bilan disponible sur d'éventuels manifestants blessés. Mercredi, les organisations féministes faisaient aussi partie du cortège, mobilisées contre le nouveau président qui a fait l’objet d’une plainte pour viol classée sans suite. A ce jour, au moins 78 personnes ont été blessées dans ces manifestations, parmi lesquelles des policiers, des manifestants et des journalistes, selon les autorités et des sources indépendantes. © Agence France-Presse