ÉDITORIAL — Jusqu’où ira Joseph Kabila ?

Parler de Joseph Kabila, c’est évoquer un homme dont l’ombre plane encore sur la scène politique congolaise, près de sept ans après avoir quitté officiellement le pouvoir. Son influence, loin de s’estomper, semble au contraire s’étendre, tissant un réseau de contrôle aussi complexe qu’intrigant. Jusqu’où ira l’ancien président dans sa stratégie de reconquête ou de préservation d’un pouvoir qu’il n’a, au fond, jamais complètement abandonné ? Kabila règne aujourd’hui sur une mosaïque d’entités politiques et para-politiques, chacune jouant un rôle précis dans une mécanique bien huilée. Le Front Commun pour le Congo (FCC) reste la matrice, la structure mère, le levier institutionnel qui lui permet de garder une main sur les anciens barons du régime et sur les réseaux parlementaires régionaux. Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), quant à lui, demeure son bastion historique, un symbole identitaire pour ses fidèles, même affaibli par les départs et les divisions internes. Mais le jeu devient plus obscur lorsqu’on observe les ramifications extérieures. Derrière le rideau, l’Alliance Fleuve Congo / M23 (AFC/M23), présentée comme un mouvement