Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a livré, ce lundi 27 octobre 2025, sa déclaration préliminaire relative à sa mission d’observation de l’élection présidentielle tenue le 25 octobre 2025. Le CNDH juge le scrutin présidentiel du 25 octobre globalement serein et conforme aux droits de l’hommeÀ travers son Observatoire pour le respect des droits de l’homme dans les processus électoraux, le CNDH a déployé une mission nationale d’envergure afin d’évaluer le respect des libertés fondamentales et des droits civils et politiques durant tout le processus électoral.Au total, 2 350 observateurs — dont 30 % de femmes, 75 % de jeunes et 2 % de personnes vivant avec un handicap — ont été mobilisés dans les 31 régions et les deux districts autonomes du pays.Formés aux principes des droits de l’homme et aux normes électorales internationales, ces observateurs ont utilisé l’application « CNDH RCI Alerte Précoce » pour signaler en temps réel tout incident ou irrégularité constaté sur le terrain.Selon le CNDH, cette mission visait une évaluation indépendante et objective du respect des droits de l’homme, du droit de vote, de la sécurité et de la liberté d’expression tout au long du scrutin.Un contexte sociopolitique tendu mais un scrutin maîtriséL’élection présidentielle s’est tenue dans un climat particulier, marqué par l’invalidation de 55 candidatures sur 60 par le Conseil constitutionnel et le boycott de l’opposition réunie au sein de CAP-CI et du Front commun (PPA-CI – PDCI).Malgré les manifestations survenues du 11 au 14 octobre dans plusieurs localités, parfois émaillées d’incidents ayant causé six décès et plusieurs interpellations, le scrutin du 25 octobre s’est globalement déroulé dans le calme et la sérénité, selon le CNDH.Les observateurs ont visité 9 400 lieux de vote (soit 79,4 % du total) et 18 800 bureaux de vote, constatant que 65 % d’entre eux ont ouvert à l’heure légale.Le matériel électoral était présent dans la quasi-totalité des bureaux visités, même si 129 urnes ont été saccagées et quelques dysfonctionnements techniques ont été relevés, notamment des tablettes biométriques en panne ou des erreurs de procédure dans la validation des bulletins.Concernant la sécurisation du scrutin, les observateurs ont noté la présence discrète et professionnelle des forces de l’ordre dans 86 % des lieux visités.Les bureaux étaient dans l’ensemble accessibles aux personnes âgées et handicapées, bien que 2 % d’entre eux présentaient encore des difficultés d’accès.Des incidents localisés, maîtrisés grâce à l’alerte précoceGrâce au système « CNDH RCI Alerte Précoce », 212 incidents ont été recensés à la clôture du scrutin.Parmi eux : des saccages de matériel, des intimidations, des agressions physiques et des refus d’accès opposés à certains observateurs accrédités.Le CNDH précise que 80 % des cas signalés ont été traités en coordination avec les autorités compétentes, évitant ainsi une aggravation de la situation dans plusieurs localités.Dans son analyse, le CNDH souligne que les droits civils et politiques ont été globalement respectés. Et indique que les électeurs ont pu voter librement, dans le respect du secret du vote ; les dispositifs de sécurité ont garanti un climat serein dans la majorité des bureaux ; les personnes handicapées et âgées ont bénéficié de conditions d’accessibilité jugées satisfaisantes.Tout en saluant un scrutin globalement apaisé, le CNDH appelle l’ensemble des acteurs politiques et des citoyens à la retenue et à la préservation de la paix sociale.Il invite les candidats à recourir uniquement aux voies légales pour contester les résultats et encourage les populations à éviter tout acte de violence ou de désinformation.La présidente du CNDH, Namizata Sangaré, a réaffirmé la volonté de son institution de publier prochainement un rapport final détaillé et de poursuivre le dialogue avec toutes les parties prenantes en vue d’un renforcement continu de la démocratie en Côte d’Ivoire.