Pour la campagne café-cacao 2025-2026, Ecobank Côte d’Ivoire engage une enveloppe de 300 milliards de FCFA, l’une des plus importantes jamais attribuées par une banque au secteur. Ce financement cible les exportateurs agréés par le Conseil du Café-Cacao (CCC), maillon central de la filière dont la solidité financière conditionne la rémunération des producteurs et la stabilité de la campagne.Forte de 36 ans de présence en Côte d’Ivoire, Ecobank a affiné sa compréhension des réalités d’un secteur stratégique pour l’économie nationale. Avec un prix du kilogramme de cacao fixé à un niveau historique de 2 700 FCFA, la banque a anticipé un besoin exceptionnel de liquidités pour les exportateurs, véritables argentiers de la chaîne de valeur. D’où la mobilisation de cette enveloppe de 300 milliards FCFA, une tatréponse à la fois structurelle et conjoncturelle.Un secteur à flux tendusDans la filière ivoirienne, les flux financiers sont étroitement liés. Les producteurs livrent leurs récoltes aux coopératives, qui centralisent et commercialisent les fèves. Des délégués et pisteurs sillonnent les villages pour regrouper la production, tandis que les acheteurs agréés alimentent les exportateurs. Ces derniers financent à leur tour les coopératives et certains acheteurs, assurant la trésorerie qui maintient l’ensemble du circuit.Les modes d’achat varient selon les acteurs : échange direct, où le cacao est livré contre paiement immédiat ; dépôt-vente, où la coopérative livre avant d’être payée plus tard ; financement revolving, accordé en début de campagne ; ou encore mandat direct, mobilisé grâce au financement bancaire.“ Mais quelle que soit la formule, dans un contexte de grande traite qui s’étend jusqu’en mars et de prix historiquement élevés, la pression sur la trésorerie des exportateurs demeure intense”, fait noter Jean Marc Aney, Directeur Clientèle Grandes Entreprises et Institutionnelle.“Les ressources au bon moment, pour le bon acteur”Face à ce défi, Ecobank Côte d’Ivoire mise sur son expertise en intelligence financière sectorielle pour déployer des solutions ciblées. « Nous avons voulu répondre à un besoin structurel qui conditionne la filière dans son ensemble. Les exportateurs sont au cœur du système : s’ils disposent des moyens de fonctionner, les coopératives et les producteurs perçoivent les paiements auxquels ils ont droit. Notre rôle est d’identifier les leviers essentiels et d’anticiper les enjeux d’une nouvelle comme la hausse historique du prix du Kg », poursuit Jean-Marc Aney.L’intervention d’Ecobank vient ainsi compléter l’effort de l’État, qui soutient déjà les exportateurs via des subventions de 75 FCFA pour le cacao et 35 FCFA pour le café jusqu’en 2027.Un engagement global pour l’agricultureLe succès de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture. Consciente de cet enjeu, Ecobank en a fait un axe stratégique de son plan 2025. Outre ce financement dédié à la filière café-cacao, la banque a lancé, en partenariat avec la SGPME, un guichet “Agri-Financement” doté de 3 milliards FCFA, dont 150 millions FCFA sont réservés aux projets portés par des femmes. En mai 2025, lors du SARA, Ecobank a également inauguré un Bureau Agribusiness pour accompagner les PME, coopératives et startups agricoles dans leurs besoins de structuration et de financement.En conjuguant ingénierie financière et connaissance fine du terrain, Ecobank Côte d’Ivoire s’impose ainsi comme un acteur central de la transformation du financement agricole. Une approche pragmatique : placer les ressources au bon moment, pour le bon acteur, afin que la croissance de la filière se traduise en prospérité réelle pour ses producteurs.