Présidentielle 2025 / Pour renforcer le processus électoral : La mission conjointe Cedeao-Ua formule des recommandations clés

Trois jours après la présidentielle du 25 octobre 2025, la Mission conjointe d’observation électorale de la Cedeao et de l’Union africaine (Ua), conduite par Son Excellence le Professeur Oluyemi Oluleke Osinbajo, ancien vice-président du Nigéria, a rendu publique sa déclaration préliminaire ce lundi à Abidjan. Composée de 15 observateurs à long terme et de 240 observateurs à court terme déployés sur l’ensemble du territoire, la mission salue un scrutin calme, pacifique et ordonné, tout en relevant plusieurs défis logistiques ayant affecté le bon déroulement du vote dans certaines localités. Selon le rapport préliminaire, environ 32 % des bureaux de vote observés ont connu des retards d’ouverture. Ces retards seraient dus à la livraison tardive du matériel électoral, à des pannes d’équipements biométriques, ainsi qu’à l’absence ou au retard de certains agents électoraux. « Malgré des ouvertures ponctuelles et bien coordonnées dans la plupart des lieux, un tiers des bureaux ont démarré tardivement en raison de déficiences organisationnelles et logistiques », a indiqué le Professeur Osinbajo. Les localités de Boundiali, Bongouanou, Yamoussoukro et Adzopé figurent parmi celles où des retards significatifs ont été observés.**media[258020]**Fermeture et dépouillement : un processus globalement transparentLes observateurs ont rapporté que la plupart des bureaux de vote ont fermé à l’heure prévue, avec un dépouillement immédiat et transparent. Selon le rapport, 57 % des bureaux ont fermé à 18h00, tandis que 43 % ont prolongé les opérations à cause des retards enregistrés le matin. « Dans la quasi-totalité des localités visitées, la fermeture s’est déroulée dans le calme et la transparence, sous la supervision d’agents de sécurité présents mais discrets », note les observateurs. Ils soulignent également que : « Le dépouillement, effectué en présence des agents et observateurs, s’est généralement tenu dans une atmosphère paisible et ordonnée. Toutefois, quelques incidents isolés ont été signalés, notamment à Divo, où des observateurs n’ont pas été autorisés à photographier les résultats affichés, limitant ainsi la documentation du processus ».Des recommandations fortes pour améliorer la logistique et l’inclusion électoraleFace à ces constats, la Mission conjointe Cedeao-UA formule plusieurs recommandations aux autorités électorales ivoiriennes : Assurer la livraison nocturne des matériels de vote avant le scrutin ; renforcer la coordination logistique dès les premières heures du jour de vote ; prévoir des équipes de remplacement pour pallier les absences d’agents électoraux ; former davantage le personnel électoral sur le secret du vote et la gestion fluide des électeurs. La mission encourage également la prise en compte des personnes handicapées dans les dispositifs électoraux, afin de garantir une participation inclusive aux futures élections législatives.Une faible présence des représentants de candidatsLa mission a également noté la faible présence des représentants de quatre des cinq candidats dans plusieurs bureaux de vote observés. Une situation qui, selon elle, peut affecter la perception de transparence du processus électoral. La mission conjointe appelle à un renforcement du cadre juridique pour mieux réglementer la période pré-campagne, l’utilisation des ressources de l’État et le financement public et privé des partis politiques. Elle recommande aussi que les accords issus du dialogue politique soient intégrés dans les lois nationales pour consolider la stabilité démocratique du pays.Appel au calme et à la responsabilitéEn conclusion, la Mission Cedeao-UA a salué le calme et la maturité démocratique des Ivoiriens tout en lançant un appel à la retenue. « Nous exhortons toutes les parties prenantes, en particulier les candidats, leurs partisans et les citoyens, à attendre patiemment la proclamation officielle des résultats et à s’abstenir de toute déclaration susceptible de troubler la paix, conformément à la loi », a déclaré le Professeur Osinbajo.En marge de la déclaration, la Mission a tenu des consultations avec le Groupe des ambassadeurs africains, les représentants de l’Union européenne, des organisations de la société civile et des missions internationales d’observation électorale, notamment l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et le Forum des aînés d’Afrique de l’Ouest (Waef). La rencontre avec les médias a enregistré la présence de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, du Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, ainsi que de plusieurs chefs de missions diplomatiques accrédités en Côte d’Ivoire.