Le Soudan terrorisé par Abu Lulu, un officier sans pitié qui diffuse des exécutions atroces sur TikTok

Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) sèment la terreur dans la ville d’El-Facher, qu’ils ont conquise au Darfour. Les civils restés sur place sont pris au piège et les soldats les abattent de sang-froid, un à un. Comble de l’horreur, ces militaires partagent des vidéos de ces scènes atroces sur TikTok. L’un des membres les plus brutaux des FSR est le général Al-Fateh Abdullah Idris, alias “Abu Lulu”. Plusieurs vidéos TikTok montrent cet homme aux cheveux noirs et bouclés abattant des civils innocents à bout portant. Il pose ensuite fièrement aux côtés des corps sans vie figurant en arrière-plan. Selon la BBC, une vidéo montre ainsi Abu Lulu insultant un homme blessé, allongé au sol. Il le menace de viol, puis ouvre le feu sur lui avec un fusil automatique. Des crimes horribles qu’Abu Lulu commet avec un large sourire. Les vidéos provenaient d’un profil TikTok au nom de Lulu, suivi par plus de 220.000 personnes. La plateforme a depuis supprimé le profil. Arrêté Suite au massacre d’El-Facher, dans la vaste région du Darfour, les FSR ont déjà arrêté plusieurs officiers paramilitaires, dont Abu Lulu. Vendredi dernier, elles ont diffusé une vidéo du général détenu à la prison de Shala, près d’El-Facher. Selon le journal allemand Bild, Lulu affirme lui-même être responsable de la mort de plus de 2.000 civils dans la ville. La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU. “Vastes atrocités” Dans un communiqué publié dimanche soir, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un État situé à quelques centaines de kilomètres à l’est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l’armée y contrôlait. Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l’armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023. Des habitants ont rapporté lundi à l’AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l’armée et les FSR s’affrontent pour le contrôle d’El-Obeid, capitale de l’État du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport. “Aujourd’hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara”, a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d’El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente. Souleiman Babiker, habitant d’Oum Smeima, à l’ouest d’El-Obeid, a déclaré à l’AFP qu’après la prise d’El-Facher par les paramilitaires, “le nombre de véhicules des FSR a augmenté”. “Nous avons cessé d’aller dans nos champs, de peur des affrontements”, a-t-il ajouté. Un autre habitant, ayant requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d’“une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l’ouest et au sud d’El-Obeid” au cours des deux dernières semaines. Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l’ONU pour l’Afrique, a alerté la semaine dernière sur de “vastes atrocités” et des “représailles à motivation ethnique” commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d’enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d’El-Facher. www.dakaractu.com