Afreximbank/Investiture : Dr George Elombi rend hommage au leadership transformateur du Prof. Benedict Oramah

Afreximbank/Investiture : Dr George Elombi rend hommage au leadership transformateur du Prof. Benedict Oramah

La conférence d’adieu du Professeur Benedict O. Oramah, président sortant d’Afreximbank, s’est ouverte au Caire sous le signe de l’émotion et de la reconnaissance. Placée sous le thème « Célébration d’un héritage percutant », la cérémonie a débuté par une allocution du Dr George Elombi, vice-président exécutif et président désigné de la Banque.Dans son intervention, le Dr Elombi a tenu à saluer le leadership visionnaire et l’engagement exceptionnel du Prof. Oramah, dont les 32 années de service ont marqué de manière indélébile l’histoire d’Afreximbank et du commerce africain.« Le président Oramah a transformé la Banque en un véritable supermarché du développement africain, une institution capable d’apporter des solutions concrètes aux défis de croissance du continent », a déclaré le Dr Elombi. Il a souligné que, sous sa direction, Afreximbank a su transformer des aspirations politiques de longue date en réalisations tangibles au bénéfice de tous les Africains.Ce témoignage vibrant a mis en lumière une décennie de transformation structurelle et d’innovation, marquée notamment par la création d’instruments financiers majeurs tels que le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) et le Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA).À travers cet hommage, le Dr Elombi a non seulement reconnu l’impact de son prédécesseur, mais aussi affirmé sa volonté de poursuivre et d’amplifier cette dynamique. Il s’est engagé à maintenir Afreximbank sur la voie tracée par le Prof. Oramah : celle d’une Afrique unie, résiliente et prospère, tirant parti de son potentiel commercial pour bâtir un avenir meilleur.Un passage de témoin symbolique, porteur d’espoir et de continuité pour l’intégration économique du continent.

Présidentielle 2025 : La Cei en appelle à la responsabilité de tous les acteurs

Présidentielle 2025 : La Cei en appelle à la responsabilité de tous les acteurs

À la veille du scrutin présidentiel du samedi 25 octobre 2025, le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, s’est adressé ce 24 octobre 2025, à Abidjan, aux Ivoiriens dans un message solennel empreint d’appel au civisme, à la paix et à la transparence.« Ivoiriennes, Ivoiriens, mes chers compatriotes, » a lancé d’emblée le président de la Cei avant de rappeler que huit millions sept cent vingt-sept mille électeurs sont appelés aux urnes ce samedi pour élire le prochain Président de la République parmi cinq candidats validés par le Conseil constitutionnel. Il a salué le bon déroulement de la campagne électorale, marquée selon lui par « un esprit d’ouverture, de tolérance et de respect mutuel », malgré « quelques incidents isolés ».« Je félicite tous les acteurs pour leur attitude exemplaire et les invite à maintenir cette dynamique jusqu’à la proclamation des résultats définitifs », a-t-il déclaré. Le président de la Cei a ensuite détaillé le dispositif électoral mis en place : 25 370 bureaux de vote seront ouverts sur le territoire national, de 8h à 18h, conformément au décret de convocation du corps électoral ; 308 bureaux seront également ouverts à l’étranger, dans les représentations diplomatiques et consulaires, afin de permettre à la diaspora ivoirienne de participer au scrutin. Au total, 25 678 bureaux de vote accueilleront les électeurs, dont 120 178 Ivoiriens de l’étranger.« Toutes les dispositions ont été prises pour un scrutin apaisé et ordonné », a assuré Coulibaly-Kuibiert, précisant que la Cei a veillé à la logistique et à la sécurité sur l’ensemble du territoire et dans les pays concernés. Le président de la Cei a insisté sur la participation massive au vote, rappelant que « l’élection est un rendez-vous populaire et citoyen ».« Je lance un appel à tous les électeurs inscrits : allez voter dans le calme et la paix. Les dispositions sécuritaires nécessaires ont été prises pour garantir la sérénité du scrutin », a-t-il rassuré. Il a par ailleurs invité ceux qui n’ont pas encore retiré leur carte d’électeur à le faire le jour du vote dans leurs bureaux respectifs.Pour connaître leur centre de vote, les électeurs peuvent consulter le site www.cei.ci ou composer le *code USSD 919# ou #919# sur leur téléphone mobile.S’adressant aux candidats et à leurs représentants, Coulibaly-Kuibiert les a félicités pour la conduite pacifique de leur campagne. Il les a exhortés à poursuivre dans la voie de la responsabilité : « Vos délégués dans les bureaux de vote doivent veiller, aux côtés des membres de la Cei, à la régularité et à la transparence des opérations », a-t-il insisté, tout en rappelant qu’ils disposent de la possibilité de signaler tout manquement à la Cei, ou de le consigner dans le procès-verbal du dépouillement.Aux agents électoraux : exemplarité et rigueur exigéesLe président de la Cei s’est également adressé aux agents réquisitionnés pour la tenue des bureaux de vote, les commissions locales et les superviseurs techniques, les exhortant à la neutralité, à la discipline et à la courtoisie envers les électeurs.« Vous êtes les premiers maillons de la chaîne électorale. Les premiers résultats provisoires sortent de vos bureaux ; soyez donc rigoureux et professionnels », a-t-il martelé. Il a encouragé les chefs d’antennes régionales, chefs de zones, agents techniques d’appui et commissaires centraux à maintenir le haut niveau de compétence et d’impartialité qui caractérise les scrutins ivoiriens depuis plusieurs années.La Cei réaffirme son engagement pour une élection transparenteDans la dernière partie de son adresse, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime a réaffirmé l’engagement de la Cei à organiser une élection équitable et crédible. « La seule et unique ambition de la Commission électorale indépendante est de conduire cette élection dans la transparence, l’impartialité et la paix », a-t-il assuré.Il a également salué le rôle des forces de défense et de sécurité, appelées à garantir un environnement sûr tout au long du processus. « Votre mission est essentielle pour permettre aux électeurs de voter sereinement et à la CEI d’exercer pleinement ses prérogatives. Demeurez cette force rassurante au service de la démocratie », leur a-t-il recommandé.“Que le meilleur gagne”Concluant son adresse, le président de la CEI a souhaité bonne chance à tous les candidats et succès à la Côte d’Ivoire : « Je ne doute pas que le scrutin du 25 octobre 2025 consolidera nos acquis démocratiques et renforcera notre communauté de destin.Que le meilleur gagne. Vive la Côte d’Ivoire ! Vive la République ! »

Les adieux du Prof. Benedict Oramah à Afreximbank : Une décennie de leadership visionnaire au service du commerce africain

Les adieux du Prof. Benedict Oramah à Afreximbank : Une décennie de leadership visionnaire au service du commerce africain

C’est dans une atmosphère empreinte d’émotion que le Professeur Benedict O. Oramah a fait ses adieux, au Caire, le 24 octobre 2025.A la tête de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), après dix années d’un mandat qui aura profondément marqué l’histoire de l’institution et du commerce africain.À la fois président et président du conseil d’administration, le Prof. Oramah laisse derrière lui une décennie de croissance, d’innovation et de vision panafricaine, ayant transformé Afreximbank en un acteur clé de l’intégration économique du continent. En dix ans, la Banque est passée d’une équipe de 142 employés en 2015 à près de 500 aujourd’hui, symbole d’un dynamisme institutionnel sans précédent.**media[257718]**Sous sa direction, Afreximbank a mis en place des instruments devenus aujourd’hui des piliers de l’architecture économique africaine : le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), la Facilité d’ajustement de la ZLECAf, le Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA), l’African Trade and Technology Facilitation (ATTF), ou encore le Centre médical africain d’excellence (AMCE). Ces initiatives illustrent la vision d’un dirigeant convaincu que le commerce est la clé de l’autonomie et de la prospérité du continent.« Il y a dix ans, nous avons parlé des aspirations. Aujourd’hui, nous célébrons les exploits », a-t-il déclaré avec émotion, saluant la loyauté et le professionnalisme de ses collaborateurs : « Un général n’est aussi bon que l’armée qu’il commande. Je n’aurais pas pu souhaiter une meilleure armée. »Fidèle à son optimisme contagieux, le Prof. Oramah a conclu son discours d’adieu sur une note d’inspiration : « Si c’est possible, ce sera fait. Si cela semble impossible, c’est possible. »Alors qu’il passe le témoin au Dr George Elombi, le Prof. Oramah laisse un héritage tangible. Une Afreximbank plus forte, plus innovante et plus panafricaine que jamais. Son parcours rappelle qu’avec vision, foi et engagement, l’Afrique peut bâtir des institutions solides capables de redéfinir son avenir économique.Afreximbank célèbre la continuité de son leadershipUn moment chargé d’histoire et d’émotion a réuni au Caire quatre figures emblématiques du leadership panafricain. Christopher Edordu, Jean-Louis Ekra et le Professeur Benedict O. Oramah, qui ont successivement conduit Afreximbank à travers des étapes déterminantes de son développement, se sont tenus côte à côte avec le Dr George Elombi, nouvellement appelé à poursuivre cette mission de transformation du commerce africain.Ce rare instant symbolisait bien plus qu’une simple passation de responsabilités. Il représentait la continuité d’une vision collective : celle d’une Afrique unie, résiliente et tournée vers la prospérité par le commerce. De la vision fondatrice d’Edordu, à la consolidation opérée par Ekra, en passant par la transformation audacieuse menée par Oramah, chaque président a inscrit son empreinte dans l’histoire de la Banque et, au-delà, dans celle du développement économique du continent.Aujourd’hui, alors que le Dr Elombi prend le relais, Afreximbank s’affirme plus que jamais comme un pilier du commerce intra-africain, un moteur d’intégration régionale et un symbole de leadership africain durable.« De la vision à la transformation, de la résilience au renouveau », tel est le fil conducteur de cette institution dont les dirigeants incarnent la continuité, le courage et l’engagement au service de l’Afrique.À ces bâtisseurs qui ont su rêver et agir pour un continent économiquement fort, Afreximbank lève symboliquement le verre : à la santé des leaders qui ont construit, renforcé et continueront de faire avancer la mission panafricaine du commerce et du développement.

Imprimerie de Fraternité Matin : Rencontre avec 4 filles malentendantes en stage d’immersion

Imprimerie de Fraternité Matin : Rencontre avec 4 filles malentendantes en stage d’immersion

Arrêté devant une grande machine blanche servant à couper du papier appelée massicot, Gnaly Claude, massicotier y met, toutes les deux minutes, un volume de feuilles rames. Puis, il le redimensionne à chaque fois au format carnet. Malgré sa paire de lunettes, il bénéficie de l’éclairage d’une petite torche, celle tenue par Bosson Sephora, l’une de ses stagiaires, très attentive au travail que fait son encadrant, au milieu du bruit assourdissant qu’émet l’engin.Puis, entre deux regards et de grands gestes de la main du formateur, les autres membres de la petite équipe composée de trois filles et deux garçons, se mettent eux aussi à la tâche. Ils récupèrent les carnets redimensionnés, les divisent en formats moindres puis, les rangent dans des cartons. Il est 15 heures 45 minutes, ce mercredi 27 août 2025.En effet, nous sommes dans le vaste compartiment servant d’imprimerie au groupe de presse Fraternité Matin. Ici diverses machines installées çà et là servent à produire en masse des documents comme des livres, des journaux, des affiches et des cartes de visite.Ces apprenants en provenance du Lycée Professionnel des Métiers de l’Imprimerie (Lpmi) de Yopougon sont en stage école depuis le 1er août 2025 pour 6 mois. Notamment sept affectés à la technique de l’imprimerie et 2 au service des Arts graphiques. Ce jour, en particulier, les 6 stagiaires présents à la technique aident leurs encadrants à travailler sur une commande de 170 carnets d’ordonnance pour le compte d’une clinique médicale.Mais parmi eux, trois des filles, pourtant sourdes et muettes, sont très actives comme les autres membres de l’équipe. Il s’agit de Kouakou Aya Marilyne, 21 ans ; Bosson Sephora, 20 ans et Ballo Samata, 18 ans.Selon Yao Adjoumani, chef du service Façonnage du département technique et production du groupe Fraternité Matin, qui évoque le souvenir de leur arrivée, elles étaient crispées. « La direction des Ressources humaines nous a envoyé cette vague de stagiaires, en précisant que certains présentent des handicaps, notamment des troubles de langage. Vu que nous n’avions pas fait l’école des sourds et muets, nous avons d’abord utilisé l’écriture pour les présentations. Chacune écrit son nom sur une feuille et de notre côté, nous avons fait pareil. Au début, c’était un peu difficile qu’elles s’adaptent à nous, mais nous les avons mises en confiance et au fur et à mesure, le contact est passé tout comme la communication », a-t-il dit.**media[257712]**Sous la direction de Yao Adjoumani, les stagiaires apprennent le façonnage, une branche du métier de l’imprimerie. Elles feront le tour dans d’autres services comme les Arts graphiques pour qu’elles s’imprègnent aussi de l’infographie, qui est un maillon de la chaîne. « Dans notre service, le papier arrive lorsqu’il est imprimé, notamment avec les écritures, les logos et autres sur les supports papier. Nous, nous faisons la découpe, le pliage, le collage pour que les documents soient rendus en produits finis», précise-t-il.Avant d’entamer une tâche et de la faire assimiler à ces filles, Yao Adjoumani procède d’abord par un dessin sur une feuille en leur demandant de l’observer, avant de passer à la pratique. Pour faire un cahier, par exemple, il fait le traçage d’abord. Ce qui n’est pas le cas avec les stagiaires “normaux”. Car avec eux, il y va directement vu qu’ils voient et entendent ce qui est dit. Ce qui fait qu’elles ont déjà commencé à concevoir leurs propres cahiers, qu’elles pourront utiliser à la rentrée. Ballo et Bosson en ont déjà fait cinq, quant à Marilyne, elle en a réalisé quatre, avec des coutures en motifs de pagne.Le massicotier Gnaly Claude, quant à lui, indique que ces filles malentendantes ne sont pas les premières à être passées dans ce service. Il a déjà eu une expérience avec deux autres filles en 1re année de BT de la même école, qui ont passé six semaines de stage avec lui. Avec elles, il a commencé en faisant des gestes selon son instinct. Mais quelque temps après, il s’est fait assister toutes les deux semaines par un interprète en langue des signes.« Les filles lui exposaient leurs difficultés dans la compréhension de leur apprentissage et lui, à son tour, m’en faisait part. Il m’a même montré une application de l’alphabet des signes que j’utilise. Les filles elles-mêmes m’ont apporté un livre que j’ai toujours ici avec lequel je m’exerçais pour communiquer avec elles. C’est l’expérience que j’ai eue avec cette première vague qui m’a permis de m’adapter plus facilement à cette 2e vague qui est venue sans interprète. La rémunération des interprètes en entreprise étant à la charge des parents », a-t-il fait savoir.Mais cette situation ne freine pas le massicotier dans son dévouement à vouloir transmettre son savoir-faire à ces apprenantes. Pour un meilleur suivi de ses stagiaires, il est en contact permanent avec leurs parents.« J’ai demandé à avoir les contacts de leurs parents, pour avoir des informations sur leurs comportements à la maison. Parce que dans la première semaine d’observation, je remarque que certaines s’énervent parce qu’elles n’arrivent pas à comprendre les consignes qui leur sont données. Dans ce cas, je les rassure en leur faisant savoir que je suis là pour leur expliquer. »Quand les formateurs se sentent limités...Gnaly Claude a signifié que l’application fonctionne sans Internet. « Quand il y a un mot que je ne comprends pas, je cherche et je le répète. Par exemple, je voulais leur dire que le chef arrive, levez-vous. J’ai regardé le geste pour traduire “chef”, je l’ai interprété, je leur ai demandé de se lever et elles se sont exécutées. Quand elles font du bruit, je leur montre la caméra de surveillance, je mime le geste du mot “chef” qui nous regarde à travers la caméra, et automatiquement, elles redeviennent sages », décrit-il.Dans sa volonté de leur apprendre toutes les étapes du métier d’imprimerie en leur donnant accès à toutes les machines du système, il se garde cependant de les faire passer seules à l’épreuve du massicot, qui sert à couper les documents selon les dimensions du client, cela par mesure de sécurité.« Moi-même, en tant qu’ancien, quand le matin je mets la machine en marche, en fonction du bruit qu’elle fait, je sais qu’il y a un problème et qu’il me faut faire attention, vu qu’elle est très tranchante. Mais dans leur cas, elles n’entendent pas, ce qui fait qu’elles sont dans l’incapacité de savoir à quel moment il faut éviter d’y mettre la main. Hormis cela, la machine elle-même émet un son pour que celui qui la manipule puisse avoir le temps de retirer la main avant qu’elle ne procède à la découpe. Donc avec elles, je préfère ne même pas prendre de risques », déclare-t-il avec amertume.Au-delà du travail, l’homme s’est tellement pris d’affection pour ces apprenantes qu’il lui arrive même d’échanger avec elles les weekends, soit par écrit ou appels vidéo. Aux parents, il ne manque pas de leur faire part des progrès de leurs enfants et de les rassurer qu’elles ont un avenir dans ce domaine.Aux arts graphiques, Adobi Marie-Joëlle et Kouassi Eslie Johana, dans le même lot de stagiaires du Lpmi, toutes deux âgées de 20 ans, apprennent l’infographie. La première citée est sourde et muette, quant à la seconde, elle ne l’est pas. Henri Michèle Komenan, l’infographiste qui les encadre commence l’apprentissage par Johana. Il lui apprend les bases. Puis à son tour, elle explique à sa condisciple Marie-Joëlle soit par écrit ou en langue des signes.**media[257713]**« Miss Kouassi est devenue notre interprète. Nous avons décidé de la garder avec nous jusqu’à ce que toutes les malentendantes fassent leur passage à l’infographie. Parce qu’elle sait communiquer avec elles », a déclaré Henri Michèle Komenan.Mais quand en l’absence de Johana, Marie-Joëlle fait des gestes qu’ils ne comprennent pas, elle se met alors à écrire sur des bouts de papier et, à leur tour, ils répondent de la même façon.« Il y a des blocages par moments parce que, dans l’apprentissage pratique, ce n’est pas tout qu’on peut écrire. Il faut être à l’œuvre pour connaître et comprendre. Quand on explique et qu’elle ne comprend pas, c’est difficile parce que tu ne sais pas comment rédiger pour qu’elle puisse comprendre. La pratique, c’est un processus qui, à la rédaction, prend pas mal de temps. Parfois, on sort une image pour lui montrer comment le travail se conçoit. Nous mettons un mot-clé pour lui dire que c’est ce à quoi le travail doit ressembler à la finition. À force de répétitions, elle arrive à assimiler. Mais le problème, c’est le temps qu’il faut lui consacrer », affirme l’infographiste à propos des contraintes auxquelles ils sont confrontés en ce qui concerne l’apprentissage d’Adobi Marie-Joëlle.Pour Noël Diomandé, l’autre infographiste encadrant : « La base de ce travail, c’est d’aimer ce que tu fais, comme dans toute profession. Elles aiment véritablement ce travail. Malgré leur handicap, elles sont très motivées. Alors que, dans l’apprentissage, quand la motivation y est, on ne peut qu’avoir de bons résultats. »Ambiance entre camarades...Visiblement très épanouies et libres de tout complexe dans leur combinaison d’apprentissage, Adobi Marie-Joëlle, Kouakou Aya Marilyne (21 ans), Bosson Sephora (20 ans) et Ballo Samata (18 ans) n’hésitent pas à communiquer entre elles et aussi avec leurs autres condisciples par des gestes, parfois accompagnés de fous rires en réponse aux taquineries. Pour elles, chaque petite pause est un moment pour mieux sympathiser.En effet, bien avant de se retrouver en stage ici, ces apprenants ont déjà l’habitude de se voir au sein de leur lycée et d’échanger par moments.« À l’école, je ne suis pas dans la même classe qu’elles. Mais avec Marilyse et Ballo, nous sommes dans le même groupe de sport. Elles ont parfois recours à moi quand elles ne comprennent pas certaines choses et moi je leur explique par écrit. En plus, nous savions que nous nous retrouverons ici pour le stage parce que nos noms ont été affichés par l’administration au Lycée », raconte Anoh Miensa Marie, 16 ans, également dans le lot des stagiaires.Grâce aux talents d’interprète de Kouassi Johana, Marilyse relate que la première fois qu’elle met les pieds à l’imprimerie, elle est très impressionnée par le massicot. Quant à Samata, elle affirme plutôt être passionnée par la méthode de confection des cahiers à l’étape du façonnage. Avec leurs encadreurs, elles déclarent toutes que tout va bien. Elles ajoutent qu’elles apprécient beaucoup ce métier.La jeune Kouassi relate qu’au sein de leur lycée, il n’est pas rare de voir des personnes malentendantes car elles sont nombreuses à y fréquenter. D’ailleurs, pour faciliter leur intégration, les formateurs en langue des signes ont eu l’idée d’initier un club avec les élèves entendants, histoire de mieux communiquer entre eux. « Mais quand nous arrivions en 2e année, notre club a cessé de fonctionner. Ce sont donc les petites notions que j’ai apprises en première année qui me restent. »Pendant que nous échangions arrive l’heure de rentrer à la maison, à savoir 17 h 00. Les apprenants rentrent alors dans une des pièces de l’imprimerie pour troquer leurs combinaisons contre leurs vêtements. Adobi Marie-Joëlle, qui habite Port-Bouët, attend tranquillement son bus à l’arrêt situé devant Fraternité Matin.Ballo Samata, elle, fait chemin pour aller emprunter un bus afin de rentrer à Yopougon, quartier Bel Air. En ce qui concerne Marilyse et Sephora, Anoh Miensa Marie prend soin de les accompagner pour emprunter un minicar, communément appelé gbaka afin de se rendre respectivement aux quartiers Lubrafrique et Koweït de Yopougon.C’est un service que lui ont demandé leurs mamans lorsqu’elles sont venues les accompagner le premier jour de stage. Puis à son tour, elle part emprunter un véhicule pour Abobo, son lieu de résidence.DANIELLE SERI (stagiaire)