Pikine-Est : quand l’argent de la drogue est blanchi en moutons et poules — un trafic hors du commun démantelé

Pikine-Est : quand l’argent de la drogue est blanchi en moutons et poules — un trafic hors du commun démantelé

Dans la nuit de samedi à dimanche, le quartier Wakhinane, situé dans la commune de Pikine-Est, a été le théâtre d’une arrestation spectaculaire qui mêle trafic de chanvre indien et activités d’élevage insolites. Une affaire qui illustre la créativité inquiétante des réseaux de blanchiment de l’argent de la drogue dans la banlieue dakaroise. Une livraison piégée à 3 heures du matin Grâce à un renseignement précis, les policiers du commissariat de Thiaroye, dirigés par le commissaire Faye, avaient pris position dans l’ombre. Aux environs de 3 heures du matin, ils assistent à l’arrivée d’un fournisseur venu livrer plusieurs sacs de chanvre indien à un groupe de quatre individus. Le moment était soigneusement choisi : 29 kilogrammes de chanvre indien venaient d’être déposés quand les policiers ont fait irruption dans la maison. Pris de court, les trafiquants n’ont opposé aucune résistance. De la drogue… au bétail La perquisition qui a suivi a révélé une découverte surprenante : dans la cour, un enclos abritait 15 moutons de race, tandis qu’un poulailler contenait 26 têtes de volaille. De quoi intriguer les enquêteurs, qui soupçonnent un système de blanchiment des revenus de la drogue dans l’élevage et l’aviculture. Interrogé, Mamadou Saliou B., chef présumé de la bande, a reconnu sans détour : « L’argent issu du trafic de chanvre indien est réinvesti dans les activités que vous venez de découvrir. Je suis le gérant de ces activités. » Argent liquide et moto de livraison Les policiers ont également mis la main sur plus d’un million de francs CFA en liquide et une moto de marque Tvs, utilisée pour la livraison de drogues dans différents quartiers de la banlieue. Mamadou Saliou B., 39 ans, se présente comme un éleveur, mais il est surtout considéré par les enquêteurs comme le cerveau du trafic. Il a même reconnu que la marchandise saisie provenait de Casamance, connue comme l’une des principales zones de production de chanvre indien au Sénégal. Quatre trafiquants dans le filet Aux côtés de Mamadou Saliou B., trois complices ont été arrêtés : Amadou S. B. (29 ans), Moussa B. (34 ans) et Ibrahima B. (32 ans). Tous seront déférés ce lundi 1er septembre au parquet de Pikine pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. www.dakaractu.com

Pétrole au Sénégal : 67 milliards pour l’État sur 1 536 milliards générés, les explications d'un expert

Pétrole au Sénégal : 67 milliards pour l’État sur 1 536 milliards générés, les explications d'un expert

L’État sénégalais n’a perçu que 67 milliards de francs CFA sur les 1 536 milliards générés par l’exploitation pétrolière. Selon l’économiste de l’énergie Ibnou Sougoufara, interrogé par le quotidien «L’Observateur», cette situation s’explique par plusieurs facteurs. Le projet pétrolier sénégalais est encore à ses débuts. Les compagnies pétrolières, comme l’australienne Woodside, récupèrent d’abord leurs investissements […]

Braquage à Richard-Toll : quand l’usine Dolima devient la proie d’un commando fantôme

Braquage à Richard-Toll : quand l’usine Dolima devient la proie d’un commando fantôme

Richard-Toll s’est réveillée dans la stupeur et l’effroi. Dans la nuit du 30 au 31 août, l’usine Dolima, fleuron agroalimentaire national situé à Thiabakh, a été la cible d’un braquage spectaculaire, mené avec une précision digne d’un film noir. Selon les révélations exclusives de L’Observateur, un commando encagoulé, armé jusqu’aux dents, a investi les lieux, neutralisé les vigiles et méthodiquement saccagé plusieurs bureaux stratégiques. Une opération minutieusement planifiée Il était exactement 04h24 lorsque le commissariat de Richard-Toll a été alerté de l’attaque. Fait troublant : les malfaiteurs n’ont pas eu besoin de forcer les accès. C’est par la porte principale, laissée béante, qu’ils ont pénétré l’usine, comme des invités attendus. À leur arrivée, deux agents de sécurité de la société Phoenix assuraient la garde. Mais face à la brutalité des assaillants, l’une d’elles, Dieynaba Diallo, a pris la fuite, laissant son collègue, Iba Diop, seul et rapidement maîtrisé. Les criminels l’ont contraint, sous la menace, à leur servir de guide dans les méandres du site. Des bureaux stratégiques mis à sac La progression du commando s’est faite avec une froideur implacable. Après une halte dans la mosquée attenante, où ils se sont emparés de deux téléphones portables, les assaillants ont ciblé quatre bureaux névralgiques : celui de la collecte de lait, du directeur industriel, de la maintenance informatique et du KSDE (Kossam Société de Développement de l’Élevage), une filiale de Dolima. Résultat : meubles éventrés, tiroirs arrachés, documents éparpillés… Une scène de désolation qui témoigne de la violence et de l’organisation du groupe. Des blessés et une fuite vers Mbane L’expédition criminelle a laissé des traces humaines. Daouda Diagne, chauffeur, a été grièvement blessé à la tête, tandis qu’Amadou Sy, un vigile, a été atteint au poignet gauche. Après leur forfait, les assaillants ont pris la route de Mbane, laissant derrière eux chaos et sang. Une série noire qui inquiète Ce nouveau coup de force s’inscrit dans une série noire de braquages qui secoue le pays. Après l’attaque effroyable de la résidence Les Diamantines à Saly — où un viol collectif s’était ajouté au butin —, les assauts contre l’hôtel Riu Baobab et un établissement de Guéréo, c’est désormais Dolima qui tombe sous les balles et machettes de ces commandos fantômes. Une spirale inquiétante qui pose de sérieuses questions sur la sécurité des entreprises stratégiques au Sénégal. Enquête en cours Pour l’heure, les caméras de surveillance de l’usine restent muettes, l’informaticien étant absent la nuit du drame. Les enregistrements devront être exploités pour tenter de retrouver la trace des assaillants. www.dakaractu.com

Mort tragique à Dakarnave : un ouvrier chute dans un bassin, l’entreprise accusée d’étouffer le drame

Mort tragique à Dakarnave : un ouvrier chute dans un bassin, l’entreprise accusée d’étouffer le drame

Un nouveau drame vient endeuiller les chantiers navals de Dakar. Selon des révélations exclusives de Libération, un travailleur de Dakarnave, identifié sous le nom d’Issakha Touré, a perdu la vie lundi dernier après une chute mortelle dans l’un des bassins du site. L’accident a été fulgurant : l’ouvrier est décédé sur le coup, sous les yeux de ses collègues impuissants. Mais au-delà de la tragédie humaine, l’affaire prend une tournure explosive. Libération rapporte que les images de la chute, particulièrement choquantes, mettent en évidence de graves manquements sécuritaires. En effet, aucune protection n’était installée autour du bassin, laissant planer la responsabilité directe de l’entreprise dans ce drame. Des sources internes confient d’ailleurs que ce n’est pas la première fois qu’un tel accident survient à Dakarnave. Plusieurs cas similaires auraient déjà été enregistrés, sans qu’aucune suite pénale n’ait été donnée. Une culture du silence et de l’impunité qui, selon les proches du dossier, permettrait à l’entreprise de continuer ses activités sans jamais rendre de comptes. Ce drame intervient dans un contexte particulier : celui du processus de sélection d’un nouveau repreneur des chantiers navals. Depuis 1999, c’est Lisenave, via sa filiale Dakarnave, qui détient un contrat qualifié de « léonin » par certains acteurs du secteur. Aujourd’hui, l’accident mortel d’Issakha Touré vient assombrir davantage cette procédure sensible et jette une lumière crue sur les pratiques internes de l’entreprise. Alors qu’une enquête officielle est annoncée, Libération souligne que Dakarnave tenterait de minimiser, voire d’étouffer l’affaire, comme cela aurait été le cas dans le passé. Mais cette fois-ci, les faits sont trop graves pour passer sous silence : un homme est mort dans l’exercice de son métier, faute de mesures de sécurité élémentaires. www.dakaractu.com

Hamidou Djiba devant la Sr : du drapeau de la « République de Casamance » aux regrets tardifs… quand le porte-voix du Mfdc implore la clémence de la justice

Hamidou Djiba devant la Sr : du drapeau de la « République de Casamance » aux regrets tardifs… quand le porte-voix du Mfdc implore la clémence de la justice

L’affaire Hamidou Djiba continue de défrayer la chronique. Selon les révélations du quotidien Libération, l’autoproclamé porte-parole de l’aile politique du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) de Mangoukoro, écroué pour complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et association de malfaiteurs criminelle, a radicalement changé de ton face aux enquêteurs de la Section de recherches (Sr). Âgé de 61 ans, Hamidou Djiba, qui s’était illustré à Ziguinchor lors de la commémoration du décès de l’abbé Diamacoune par des propos enflammés et des gestes symboliques — dont la proclamation de l’indépendance de la Casamance, la présentation d’un drapeau et l’entonnement d’un hymne supposé être celui de la « République de Casamance » — a semblé perdre de sa superbe lors de ses auditions. Intercepté alors qu’il circulait à moto vers Bouloum, Djiba a d’abord reconnu son statut de responsable du Mfdc, tout en insistant sur le fait qu’il n’avait jamais eu l’intention de déclarer un État indépendant ni de former un gouvernement parallèle. Concernant ses propos controversés sur le Chef de l’État, qu’il avait qualifié de « nouveau-né politique », l’accusé a tenté de minimiser la portée de ses paroles. Devant les gendarmes, il a soutenu qu’il ne s’agissait nullement d’une insulte, mais d’une manière d’exprimer la jeunesse politique du Président. Allant plus loin, il a même rappelé ses « liens de cousinage » avec le Chef de l’État, en raison de leurs origines ethniques, et affirmé lui vouer un profond respect. Regrettant que ses propos aient pu heurter, Hamidou Djiba a demandé la clémence de la Justice, reconnaissant qu’il n’avait pas mesuré la gravité de ses actes ni leurs conséquences. Mais, comme le souligne Libération, ses justifications et excuses semblent arriver bien trop tard. Les charges qui pèsent contre lui, liées à une atteinte présumée à la sécurité de l’État, demeurent extrêmement lourdes. L’homme qui, en public, brandissait fièrement des symboles indépendantistes, se retrouve désormais à plaider la méprise et à supplier pour son salut judiciaire. www.dakaractu.com