[ Contribution] Quand la rue parle plus fort que les  urnes

[ Contribution] Quand la rue parle plus fort que les urnes

Il était une fois, il n’y a pas si longtemps, les peuples d’Afrique de l’Ouest vivaient paisiblement dans un espace communautaire prometteur: la CEDEAO. Certes, la région a connu des conflits violents, mais grâce à la volonté de ses dirigeants, elle a pu redresser la tête et contenir les menaces issues de quatre foyers majeurs d’instabilité: le système de conflit sahélo-saharien, le système sénégambien, le bassin du Mano River, et le Golfe de Guinée. Même les ravages d’épidémies comme Ebola ou la COVID-19 n’ont réussi à ébranler la résilience apparente de cette communauté. Et si le mot d’ordre «Touche pas à ma Constitution» lancé à Cotonou en 2005 n’a pas pu freiner entièrement la vague de coups d’État, il a eu le mérite d’éveiller les consciences citoyennes. Depuis, les peuples réclament une démocratie vivante, tangible, et accessible. Entre 2000 et 2023, la population ouest-africaine est passée de 250 à 400 millions d’habitants, dont 60% ont moins de 25 ans. Pourtant, malgré les progrès économiques notables, les taux de chômage frôlent les 30% dans de nombreux pays. À peine la moitié des jeunes accèdent à l’enseignement secondaire, et près de 30% l’abandonnent prématurément, selon l’UNESCO. Il suffit d’observer les foules qui répondent spontanément aux appels politiques pour comprendre à quel point cette jeunesse, frustrée et sous-employée, est en quête de sens et de changement. Récemment, plusieurs événements ont marqué l’histoire contemporaine de la région: Les quatre coups d’État successifs au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger; 2. Une élection présidentielle paisible et transparente au Sénégal en 2024; 3. L’éruption de manifestations violentes au Togo. Analystes, intellectuels, politologues et experts s’accordent à dire que l’Afrique est à la croisée des chemins: elle vit une nouvelle demande politique, portée par une génération émergente de leaders. Ces mouvements de foule, bien plus que des troubles spontanés, s’ancrent dans une frustration socio-économique ancienne. Le temps des promesses est révolu. La jeunesse veut enfin mettre à l’épreuve ce futur qu’on lui a si souvent promis. Elle rejette une démocratie accaparée par une élite, et exige qu’elle soit redéfinie à partir de la base. À ce titre, la question de la limitation des mandats devient emblématique : les peuples veulent désormais décider eux-mêmes de ce que la démocratie doit leur apporter. Cependant, malgré la richesse des analyses savantes, j’ai parfois l’impression qu’elles restent trop académiques, déconnectées du réel vécu. Rappelons-nous l’enthousiasme autour de la chute du régime d’IBK au Mali. Une grande partie de la population, épuisée par la corruption, la mauvaise gouvernance et l’insécurité, a accueilli cette fin de règne comme une délivrance. Mais, fidèle à la logique des révolutions, ce ne sont jamais ceux qui se révoltent qui gouvernent ensuite. Les militaires ont pris le pouvoir, et le peuple a applaudi: «Qu’ils s’en aillent, ces politiciens maudits!» Il y a quelques années déjà, j’évoquais dans une conférence la dichotomie frappante entre «la Constitution» et «la rue». Si l’opinion publique ne sait toujours pas laquelle des deux doit primer, une autre question me semble encore plus urgente. En démocratie, la Constitution encadre le processus électoral: comment porter au pouvoir un individu ou un groupe. La rue, elle, pose la question inverse: comment les en déloger. Ces deux logiques, fondamentalement opposées, nous obligent à nous interroger : sommes-nous encore dans un système démocratique ? Ce questionnement est d’autant plus pertinent que les peuples, bien que vivant dans des pays différents, expriment aujourd’hui des aspirations similaires. Ainsi, l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal, saluée comme la plus paisible de l’histoire récente, mérite un regard attentif. De longues files d’électeurs, un déroulement calme, une acceptation quasi unanime des résultats. Et pourtant, quelque chose semblait manquer. Aucune liesse populaire, aucune effervescence dans les rues comme on en voit après un match de football ou un combat de lutte. Personnellement, je n’ai pas voté ce jour-là. Mais j’ai ressenti que ce n’était pas une élection ordinaire. Pour moi, ce n’était pas l’urne qui avait parlé, mais bien la rue qui avait fini par faire partir le régime en place. Comme au Mali, en Guinée, au Burkina et au Niger. Dans ces pays, les libertés fondamentales sont gravement compromises. Les rassemblements publics sont interdits, les partis politiques suspendus, la liberté d’expression réprimée, et les arrestations arbitraires se multiplient. Plus inquiétant encore, les militaires au pouvoir semblent avoir renoncé à toute perspective de transition démocratique, alors même que les conditions de vie se détériorent de jour en jour et que le terrorisme continue de gagner du terrain. Au Sénégal, c’est comme si la vie était en pause. Depuis plus d’un an, les grands chantiers de construction sont à l’arrêt, les entreprises licencient massivement, le chômage atteint des niveaux alarmants, et la rareté de la circulation monétaire inquiète tous les secteurs. À cela s’ajoutent une recrudescence des arrestations d’opposants politiques et une insécurité galopante qui s’installe jusque dans les foyers. À bien y réfléchir, un coup d’État n’est évidemment pas une élection. Pourtant, dans les cas récents, ces deux événements partagent une caractéristique essentielle: ils ont chacun été, à leur manière, l’expression d’une demande populaire forte. Hélas, les lendemains se ressemblent tragiquement. Car il ne s’agit pas d’un choix éclairé, mais d’un rejet instinctif de l’ordre établi. Et la rue, si puissante soit-elle dans la contestation, ne gouverne pas. Elle renverse, puis se retire, laissant souvent place à un vide, à de nouvelles incertitudes, voire à des dérives pires encore. Autrefois, les campagnes électorales étaient des moments forts. Les discours passionnés, les tambours et les tam-tams accompagnaient des projets de société débattus dans la clarté. Chaque citoyen, dans l’intimité de son bulletin, faisait un choix éclairé. On savait ce que signifiait une assemblée générale. Comme toutes les épopées, peut-être que la démocratie, telle que nous l’avons connue, a atteint son apogée. Il nous revient désormais d’inventer la suite, de reconstruire un lien entre le peuple et les institutions, et surtout, de redonner sens à ce mot si souvent galvaudé: démocratie. Dr Gueye Abdou Lat Chairman, PEACE-CONSULT. www.dakaractu.com

L’APR annonce une nouvelle rencontre ce samedi pour la libération de ses responsables

L’APR annonce une nouvelle rencontre ce samedi pour la libération de ses responsables

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance pour la République (APR) a salué les récentes mobilisations organisées à Ourossogui, Saint-Louis et Agnam. Lors de ces marches pacifiques, les militants ont exigé la libération de l’honorable député Farba Ngom et de tous les "otages politiques du régime". Une assemblée générale des femmes prévue à Dakar Dans cette même dynamique de contestation, le SEN a annoncé la tenue, ce samedi 2 août, de l’Assemblée générale des femmes de l’APR de Dakar. L’objectif de cette rencontre est d’exiger : La libération immédiate des responsables du parti : Farba Ngom, Mansour Faye, Lat Diop, Moustapha Diop et Abdoulaye Ndiaye. La fin du placement sous bracelet électronique d’Ismaïla Madior Fall et d’Aïssatou Sophie Gladima. La fin du placement sous contrôle judiciaire de Ndeye Saly Diop. Cette nouvelle mobilisation s'inscrit dans la continuité des actions de l'APR pour réclamer la libération de ses cadres. www.dakaractu.com

Menaces contre l’APR : Macky Sall et ses responsables mettent en garde contre les "propos orduriers"

Menaces contre l’APR : Macky Sall et ses responsables mettent en garde contre les "propos orduriers"

La récente déclaration de Waly Diouf Bodian, évoquant la "nécessité de dissoudre le parti de Macky Sall" et de "mettre à l’écart ses responsables", a provoqué une réaction du Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance pour la République (APR). Le parti a tenu à se prononcer sur ces propos, jugés menaçants. "Grossièreté et violence verbale" Le SEN de l’APR dénonce "des propos orduriers et des méthodes outrancières qui traduisent la panique, la peur, l’absence de sérénité et l’agitation d’un régime". Selon le parti, l'actuel gouvernement, "faute de réalisations concrètes, verse dans la grossièreté et la violence verbale". L’Alliance pour la République a réitéré son attachement à la vérité et à la justice. www.dakaractu.com

Air Sénégal remporte son bras de fer judiciaire contre l’IATA : La justice annule les saisies de fonds et ordonne une mainlevée immédiate

Air Sénégal remporte son bras de fer judiciaire contre l’IATA : La justice annule les saisies de fonds et ordonne une mainlevée immédiate

Le vent tourne en faveur d’Air Sénégal SA dans le différend judiciaire qui l’oppose à l’IATA (Association du transport aérien international) et à plusieurs sociétés de leasing aérien. La compagnie nationale vient d’obtenir gain de cause devant le Tribunal de Commerce de Dakar, qui a prononcé, ce 30 juillet 2025, l’annulation pure et simple des saisies pratiquées sur ses fonds et ordonné leur mainlevée immédiate. Tout est parti d’un bras de fer initié le 14 avril dernier, lorsque des saisies conservatoires avaient été opérées par l’IATA, via le système BSP (Billing and Settlement Plan), dans le cadre d’un litige opposant Air Sénégal au loueur Carlyle Aviation. Cette rétention jugée « délibérée » par Air Sénégal avait entraîné une suspension de ses revenus issus de la vente de billets, fragilisant temporairement sa trésorerie. Mais face à ce qu’elle a qualifié de « mesures illégales », la compagnie nationale sénégalaise n’a pas croisé les bras. Elle a saisi la justice sénégalaise, arguant de son droit à contester ces saisies. Et la réponse du tribunal est sans équivoque. Une décision claire en faveur d’Air Sénégal Le Tribunal de Commerce a d’abord jugé recevable l’action introduite par Air Sénégal SA, validant sa capacité juridique à contester les actes entrepris contre elle. Mieux encore, il a déclaré nulles les saisies opérées les 14 avril et 1er juillet 2025, soulignant leur irrégularité. Dans sa décision, la juridiction a ordonné la mainlevée immédiate des saisies pratiquées sur les recettes commerciales de la compagnie. Elle a assorti cette décision d’une astreinte de 5 millions de FCFA par jour de retard contre l’IATA en cas de non-exécution, démontrant ainsi la volonté ferme de garantir une restitution rapide des fonds. Des loueurs d’avion condamnés aux dépens Ce jugement concerne également les sociétés partenaires impliquées dans le litige, à savoir Aergen Aircraft Twenty Limited, Sasof III (A2) Aviation Ireland Dac et CALF (A2). Celles-ci ont été condamnées aux dépens, une manière de valider la solidité juridique de la défense d’Air Sénégal tout en engageant la responsabilité financière de ces entités. Air Sénégal se dit « renforcée » et engagée auprès des passagers Dans un communiqué transmis à la rédaction de Dakaractu, Air Sénégal SA s’est félicitée de cette décision de justice qui « rétablit ses droits et conforte sa position dans ce litige ». La compagnie a également réaffirmé son engagement à assurer la continuité de ses opérations, mettant en avant la protection de ses passagers et de ses intérêts stratégiques. www.dakaractu.com

Air Sénégal remporte son bras de fer judiciaire contre l’IATA : La justice annule les saisies de fonds et ordonne une mainlevée immédiate

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Le vent tourne en faveur d’Air Sénégal SA dans le différend judiciaire qui l’oppose à l’IATA (Association du transport aérien international) et à plusieurs sociétés de leasing aérien. La compagnie nationale vient d’obtenir gain de cause devant le Tribunal de Commerce de Dakar, qui a prononcé, ce 30 juillet 2025, l’annulation pure et simple des saisies pratiquées sur ses fonds et ordonné leur mainlevée immédiate. Tout est parti d’un bras de fer initié le 14 avril dernier, lorsque des saisies conservatoires avaient été opérées par l’IATA, via le système BSP (Billing and Settlement Plan), dans le cadre d’un litige opposant Air Sénégal au loueur Carlyle Aviation. Cette rétention jugée « délibérée » par Air Sénégal avait entraîné une suspension de ses revenus issus de la vente de billets, fragilisant temporairement sa trésorerie. Mais face à ce qu’elle a qualifié de « mesures illégales », la compagnie nationale sénégalaise n’a pas croisé les bras. Elle a saisi la justice sénégalaise, arguant de son droit à contester ces saisies. Et la réponse du tribunal est sans équivoque. Une décision claire en faveur d’Air Sénégal Le Tribunal de Commerce a d’abord jugé recevable l’action introduite par Air Sénégal SA, validant sa capacité juridique à contester les actes entrepris contre elle. Mieux encore, il a déclaré nulles les saisies opérées les 14 avril et 1er juillet 2025, soulignant leur irrégularité. Dans sa décision, la juridiction a ordonné la mainlevée immédiate des saisies pratiquées sur les recettes commerciales de la compagnie. Elle a assorti cette décision d’une astreinte de 5 millions de FCFA par jour de retard contre l’IATA en cas de non-exécution, démontrant ainsi la volonté ferme de garantir une restitution rapide des fonds. Des loueurs d’avion condamnés aux dépens Ce jugement concerne également les sociétés partenaires impliquées dans le litige, à savoir Aergen Aircraft Twenty Limited, Sasof III (A2) Aviation Ireland Dac et CALF (A2). Celles-ci ont été condamnées aux dépens, une manière de valider la solidité juridique de la défense d’Air Sénégal tout en engageant la responsabilité financière de ces entités. Air Sénégal se dit « renforcée » et engagée auprès des passagers Dans un communiqué transmis à la rédaction de Dakaractu, Air Sénégal SA s’est félicitée de cette décision de justice qui « rétablit ses droits et conforte sa position dans ce litige ». La compagnie a également réaffirmé son engagement à assurer la continuité de ses opérations, mettant en avant la protection de ses passagers et de ses intérêts stratégiques. www.dakaractu.com

Gestion économique et sociale du Sénégal : l’APR déchire le Plan de redressement et appelle à la vigilance

Gestion économique et sociale du Sénégal : l’APR déchire le Plan de redressement et appelle à la vigilance

Lors de sa réunion de ce jeudi, le Secrétariat Exécutif National de l’Alliance pour la République (APR) a fermement critiqué la gestion économique et sociale du Sénégal, déclarant que le gouvernement "s’enfonce dans l’immobilisme et l’agitation stérile". Cette réaction fait suite à la présentation d'un nouveau plan par l'exécutif. Un manque de vision et de cohérence L’APR dénonce ce nouveau plan, estimant que le gouvernement "persiste dans les fausses solutions aux faux problèmes". Selon le parti, le régime, qui a en seize mois annoncé tour à tour le "Projet chimérique et invisible", le programme "Diomaye Président", la "Vision 2050", la "Stratégie nationale de Développement" et la "Déclaration de politique générale", fait preuve d'une "absence de cap et d'un grave déficit de vision du développement". Le Secrétariat Exécutif National de l’APR a souligné un "manque de cohérence et une difficulté à articuler un horizon clair et cohérent". Appel à la vigilance Face à ce nouveau Plan de redressement, le SEN de l’APR appelle les travailleurs, les partenaires sociaux, le secteur privé et l’ensemble des populations à la vigilance. www.dakaractu.com

« Borom Keur » : L’héritage et les secrets de famille sèment le chaos au Sénégal

« Borom Keur » : L’héritage et les secrets de famille sèment le chaos au Sénégal

Suite au décès du patriarche, une famille sénégalaise est plongée dans un conflit d’héritage. Des secrets de famille longtemps dissimulés refont surface, créant des tensions et du chaos. La nouvelle série « Borom Keur » explore ces dynamiques familiales complexes, d’après Kawtef. L’héritage au cœur des tensions « Borom Keur » dépeint les conséquences du […]

Affaire Soussoung : Les 7 mis en cause placés sous mandat de dépôt ...

Affaire Soussoung : Les 7 mis en cause placés sous mandat de dépôt ...

Nouveau rebondissement dans l'affaire Soussoung ! Selon des informations exclusives obtenues par Dakaractu Mbour, le juge d’instruction a pris une décision lourde de conséquences ce jeudi. Les sept individus arrêtés à la suite des événements tendus survenus dans la localité viennent tous d’être placés sous mandat de dépôt. Les mis en cause sont poursuivis pour rassemblement illicite ayant entraîné des dommages aux personnes et aux propriétés, mais aussi pour incendie volontaire d’un lieu servant à l’habitation. Cette mesure intervient après plusieurs jours de va-et-vient entre le parquet et le cabinet d'instruction, ponctués de retours de parquet. Les avocats de la défense, tout comme les familles, espéraient encore une issue plus clémente. Mais le juge a estimé que les éléments du dossier justifient l’ouverture d’une information judiciaire et la détention préventive des accusés, dans l’attente d’un procès qui pourrait s’annoncer très suivi. Pour rappel, l’affaire Soussoung continue de cristalliser les tensions à Ndiaganiao, où les populations s’opposent farouchement à l’exploitation d’une carrière de basalte par des entreprises privées, estimant que cela menace leurs terres agricoles et leur environnement. Dakaractu Mbour continue de suivre cette affaire de très près et vous tiendra informés de tout développement à venir. www.dakaractu.com