Berlin relance l’idée d’une Bourse européenne face à Wall Street et l’Asie

Berlin relance l’idée d’une Bourse européenne face à Wall Street et l’Asie

Berlin - Le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé jeudi à la création d’une place financière européenne pour concurrencer ses rivales américaines et asiatiques, afin d'éviter la fuite des capitaux des entreprises du continent, en perte de compétitivité. Lors d’un discours devant les députés allemands avant un sommet européen la semaine prochaine, le chancelier a répété la nécessité d’unifier les marchés de capitaux de l’UE. Ce véritable serpent de mer des sommets des 27 prévoit d’harmoniser les règlementations des différentes bourses européennes, pour accélérer les flux financiers au sein de l’UE et faciliter les investissements. «Nos entreprises ont besoin d’un marché des capitaux suffisamment large et profond pour pouvoir se financer mieux, et surtout, plus rapidement» a déclaré le dirigeant. Berlin et Bruxelles ont donc «besoin d’une Bourse européenne pour que des entreprises prospères comme, par exemple BioNTech en Allemagne, n’aient pas à aller à la Bourse de New York», a-t-il ajouté. Le laboratoire connu pour son vaccin contre le Covid-19 fait partie des entreprises du Nasdaq depuis 2019. D’autres entreprises allemandes ont aussi tourné le dos à la bourse de Francfort pour celle de New York, comme la célèbre marque de sandales Birkenstock ou le géant gazier Linde. Ce dernier avait quitté le Dax en 2023, dénonçant les règles boursières allemandes qui bridaient ses performances, ce qui avait été un coup de massue pour la place de Francfort. «Euronext est prêt à contribuer au prochain niveau de consolidation des marchés en Europe pour créer un pool de liquidité plus profond afin de financer la croissance des entreprises européennes», a réagi le patron de l’opérateur de places boursières européennes Stéphane Boujnah dans une déclaration transmise à l’AFP. Euronext, qui gère les Bourses de Paris, Milan, Amsterdam, Bruxelles, Dublin, Lisbonne et Oslo, «a toujours été guidé par la forte conviction qu’en Europe, il est toujours possible de réussir ensemble plutôt que d'échouer séparément», a-t-il ajouté. Ce n’est que grâce à une bourse européenne «que la création de valeur issue de la recherche allemande et européenne restera en Europe», selon Friedrich Merz. Enlisée dans la stagnation, l’Union Européenne et ses entreprises phare, notamment allemandes, sont menacées de décrochage économique et technologique vis à vis de la Chine et des Etats-Unis. Le risque est que l’Europe devienne un «jouet pour les grands pôles économiques en Asie et en Amérique», a aussi déclaré le chancelier. A la pointe de cette consolidation financière européenne se trouve Euronext, l’opérateur de la bourse de Paris, qui a racheté plusieurs places (Oslo, Milan) et lorgne désormais sur celle d’Athènes. Plusieurs tentatives de fusion avec son grand concurrent, l’allemand Deutsche Börse, ont échoué par le passé. © Agence France-Presse

L'OPA de BBVA sur Sabadell a échoué

L'OPA de BBVA sur Sabadell a échoué

Madrid - L’offre publique d’achat (OPA) hostile de la banque espagnole BBVA sur sa concurrente Sabadell, destinée à créer un mastodonte du secteur en Europe, a échoué, a déclaré jeudi soir le gendarme boursier espagnol, dont l’annonce était initialement attendue vendredi. Ce dossier brûlant était suivi de près depuis son annonce en mai 2024 à Madrid, où le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez s'était montré particulièrement frileux vis-à-vis de l’opération, dont il craignait qu’elle n’aboutisse à réduire la concurrence. L’OPA a reçu un niveau d’acceptation représentant 25,33% du capital de Sabadell et «devient (ainsi) caduque», a indiqué dans un communiqué la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV). Ce résultat en-deça des 50%, et même des 30% qui lui aurait permis de lancer éventuellement une seconde OPA, est un revers important et inattendu pour BBVA, deuxième banque d’Espagne et qui avait tout tenté ces dernières semaines pour convaincre les multiples actionnaires de Sabadell, quatrième établissement bancaire national, d’accepter l’OPA. Le 22 septembre, la banque dont le siège est situé à Bilbao dans le Pays basque (nord), avait relevé de 10% son offre initiale, valorisant ainsi Sabadell à environ 17 milliards d’euros. BBVA ambitionnait de créer un géant bancaire capable de rivaliser avec les mastodontes tels que Santander (première banque en Espagne), mais aussi HSBC et BNP Paribas. Dans la foulée de l’annonce de la CNMV, BBVA a publié un communiqué visant à rassurer ses actionnaires et le marché, qui pourrait réagir vendredi dès l’ouverture de la bourse à Madrid. «Nous regardons le futur avec confiance et enthousiasme», a assuré le président de BBVA Carlos Torres Vila, cité dans ce communiqué, promettant un dividende «historique» aux actionnaires dès le 7 novembre prochain «pour un total de 1,8 milliard d’euros» et un rachat d’actions massif à la fin du mois «pour environ un milliard d’euros». De son côté, Sabadell n’a pas encore réagi à l’annonce du résultat par la CNMV intervenue plus tôt que prévu. © Agence France-Presse

«La seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois de crise» : Edouard Philippe appelle de nouveau à un départ anticipé d'Emmanuel Macron

«La seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois de crise» : Edouard Philippe appelle de nouveau à un départ anticipé d'Emmanuel Macron

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a de nouveau plaidé pour un départ anticipé d'Emmanuel Macron, estimant que ce serait «la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois d'indétermination et de crise». L’ancien Premier ministre persiste et signe. Edouard Philippe a réaffirmé ce jeudi 16 octobre que le seul moyen pour la France de sortir de la crise politique était la démission d’Emmanuel Macron après l’adoption du budget 2026. Invité sur France 2, l’ancien locataire de Matignon a justifié son opinion : «Je n'ai pas pris cette position parce que je pensais que je serais populaire ou parce que j'espérais convaincre le président. Le président, il a envie d'aller au terme de son mandat, et je peux le comprendre. Je l'ai dit parce que c'est la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois d'indétermination et de crise, qui se terminera mal, je le crains». «Ca n'est pas simplement une ...

Meurtre d’un chrétien irakien près de Lyon : cinq nouvelles interpellations dans l’enquête

Meurtre d’un chrétien irakien près de Lyon : cinq nouvelles interpellations dans l’enquête

Cinq personnes ont été arrêtées à l’aube ce jeudi 16 octobre en banlieue lyonnaise dans l’affaire d’Ashour Sarnaya, un chrétien irakien handicapé poignardé à mort au pied de son immeuble le 10 septembre dernier. Le principal suspect, arrêté début octobre en Italie, est toujours détenu de l’autre côté des Alpes, tandis que la justice antiterroriste a repris la main sur le dossier.

Plan social chez Auchan : blocage syndical à La Défense et tensions autour des suppressions de postes

Plan social chez Auchan : blocage syndical à La Défense et tensions autour des suppressions de postes

Paris - L’hypermarché Auchan de La Défense, quartier d’affaires à l’ouest de Paris, a été bloqué toute la journée jeudi par des militants CGT, dispersés dans la soirée sans interpellation, a-t-on appris auprès d’une source policière. Les militants de la CGT Commerce et services s’opposent à un plan social prévoyant 2.400 suppressions de postes. Ils étaient 200 manifestants, selon la préfecture des Hauts-de-Seine. Ils bloquaient l’accès à l’hypermaché, a constaté un journaliste de l’AFP et entendaient initialement rester sur place pour «24 heures minimum», «jusqu'à demain 10H». «On veut que le groupe Mulliez», propriétaire d’Auchan, «arrête ses licenciements», a dénoncé auprès de l’AFP le secrétaire général de la fédération, Amar Lagha. La CGT Commerce et services demande également l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, plutôt que sa suspension annoncée par Sébastien Lecornu, répondant à une demande du PS qui le menaçait de censure. La direction d’Auchan a dénoncé auprès de l’AFP «une action illégale», car elle n’est pas l’oeuvre de salariés élus d’Auchan. «J’invite Auchan à saisir la justice», a rétorqué Amar Lagha. «Il y a énormément de travailleurs d’Auchan qui sont là», a-t-il affirmé. Le plan social prévoyant près de 2.400 suppressions d’emplois chez Auchan a été invalidé fin septembre par le tribunal administratif de Lille, une décision dont le distributeur a annoncé faire appel. Cette décision, si elle devenait définitive, ouvrirait a minima la voie à des indemnisations supplémentaires devant les prud’hommes pour les salariés qui les saisiraient, alors que trois quarts de ceux concernés par les suppressions de postes ont déjà quitté l’entreprise. La CGT demande à ce que la situation de l’ensemble des entreprises de la famille Mulliez, dont certaines, comme Decathlon ou Kiabi, présentant une excellente santé économique, soit prise en compte lors d’un plan social. Un argument repris par le jugement du tribunal de Lille. «On ne peut pas faire un plan social alors que Decathlon engrange 1 milliard de bénéfice (787 millions d’euros en 2024)», dénonce Roger, employé de logistique à Auchan depuis trente ans et syndiqué CGT, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. La CGT Commerce et services, qui appelait à un mouvement de grève nationale dans le secteur ce jeudi, a évoqué des actions dans d’autres supermarchés, dont un magasin Carrefour à Montélimar (Drôme), un Aldi à Paris et un Super U à Bihorel (Seine-Maritime). © Agence France-Presse

«C’était ça ou je trahissais mes électeurs» : Alexandra Martin, la députée LR qui a voté la censure contre son camp

«C’était ça ou je trahissais mes électeurs» : Alexandra Martin, la députée LR qui a voté la censure contre son camp

PORTRAIT. Proche de David Lisnard, la députée LR et secrétaire générale de Nouvelle Énergie Alexandra Martin a voté, ce jeudi 16 octobre, les deux motions de censure contre le gouvernement Lecornu, à rebours de la ligne de son parti. Élue cannoise attachée à une droite libérale et de terrain, elle revendique sa liberté et son anti-sectarisme.